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La condition de l’homme moderne selon Hannah Arendt

Condition de l'homme moderne Hannah Arendt

La condition de l’homme moderne a des racines anciennes. Réfléchissant à déjouer la tentation totalitaire, Hannah Arendt étend la tradition politique occidentale de Platon jusqu’à Marx. Elle affirme dans La Condition de l’homme moderne que l’hostilité de cette tradition à l’égard de l’activité politique, au sens de l’implication de chacun dans la détermination du destin de la collectivité, s’explique par le divorce de l’action et de la contemplation.

Le totalitarisme selon Hannah Arendt

La condition de l’homme moderne se caractérise par l’importance du travail. Alors que celui-ci était considéré comme l’activité la plus basse par les Anciens, la modernité voit le sacre de l’animal laborans, qui produit des biens de consommation pour assurer la subsistance de la vie. Pour Hannah Arendt, cette inversion des valeurs est le fruit des analyses qui ont tenté d’expliquer l’accroissement inouï de richesse des révolutions industrielles. Identifié comme le phénomène clé du processus, le travail a donc été accru par la division ; puis, pour accroître de manière correspondante la consommation, l’artisanat a été remplacé par le travail, si bien que tous les objets d’usage ont été désormais considérés comme des objets de consommation. « On accélère tellement la cadence d’usure, écrit Arendt, que la différence objective entre usage et consommation, entre la relative durabilité des objets d’usage et le va-et-vient rapide des biens de consommation, devient finalement insignifiante » (La Condition de l’homme moderne). Plus généralement, toute activité sérieuse, quelle qu’elle soit, reçoit le nom de travail, tandis que toute activité ne contribuant pas au processus vital de la société est dépréciée comme un passe-temps. Ainsi, la condition de l’homme moderne est celle du consommateur travailleur. Hannah Arendt dénonce ce faisant le danger de la société de consommation, laquelle emprisonne l’individu dans un processus sans fin en le rendant aveugle à la futilité d’une vie consacrée au travail et à la consommation.

La société de consommation, Jean Baudrillard | Résumé détaillé (blog)

Pour Hannah Arendt, la condition de l’homme moderne exclut l’action

La condition de l’homme moderne remplace l’action par l’œuvre. Celle-ci est, dans la terminologie de Hannah Arendt, l’activité qui produit un monde d’objets artificiels destinés à survivre aux existences individuelles et à les transcender, tandis que l’action désigne l’activité qui exprime la liberté humaine en organisant l’espace public. L’action est « la seule activité qui mette directement en rapport les hommes, sans l’intermédiaire des objets ni de la matière, correspond à la condition humaine de la pluralité, au fait que ce sont des hommes et non pas l’homme, qui vivent sur terre et habitent le monde » (La Condition de l’homme moderne). Fondée sur l’égalité, elle permet aux hommes de se comprendre les uns les autres, de s’inscrire dans une continuité historique et de préparer l’avenir. Remontant aux sources de la pensée occidentale, Hannah Arendt montre que les inconvénients de l’action (imprévisibilité, irréversibilité, anonymat) ont incité les hommes à lui trouver un substitut ; c’est pourquoi ils l’ont métamorphosée en mode de fabrication. Le monde moderne est donc celui de l’homo faber, où tout se dégrade en moyens et perd ce faisant sa valeur intrinsèque et indépendante. Dans cette dévaluation du monde et de la nature, l’homme moderne est forcé d’admettre que tous les moyens sont bons pour poursuivre une fin définie. Or, prévient la philosophe, voir le domaine politique en termes de fins et de moyens conduit à débrider le choix des moyens.

La crise de la culture selon Hannah Arendt

La condition de l’homme moderne modifie le sens de la politique. En effet, le remplacement de l’action par l’œuvre fait désormais considérer la politique comme la garantie de la liberté hors de sa sphère, ce qui signifie le dépérissement du domaine public. Par conséquent, l’espace privé s’hypertrophie et installe l’empire de la nécessité, qui érige le travail en valeur suprême. Or, pour Hannah Arendt, ce monopole de la sphère privée coupe l’individu du monde, de la réalité et de l’altérité, si bien que la modernité ne donne plus à voir qu’une société de travailleurs isolés les uns des autres. La philosophe nomme « désolation » cette rupture de communication. Ainsi, l’animal laborans est apolitique, il a déserté le monde, alors que l’homme de l’action l’habitait. Cette conclusion s’éclaire grâce à la référence permanente aux Grecs, et dans une moindre mesure aux Romains, érigés par Hannah Arendt en modèle indépassable de la politique : « les hommes n’ont jamais, ni avant ni après, pensé si hautement l’activité politique et attribué tant de dignité à son domaine » (La Condition de l’homme moderne). En comparaison, la modernité est indéniablement une dépravation de l’activité politique. Devenue un simple moyen de conservation de la vie, la politique ne sert plus à construire un monde commun, mais à gérer l’existant grâce à la technique.

L’animal politique selon Aristote

 

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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