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La Révolution de France selon Edmund Burke

Edmund Burke La Révolution de France

La Révolution de France est une erreur. Edmund Burke affirme dans ses Réflexions sur la Révolution de France, publiées juste avant la chute de la monarchie et devenues rapidement une référence obligée pour les deux camps, que les fondations théoriques de la Révolution française la vouent à l’échec. Malgré une ambiguïté entre le libéralisme et le conservatisme, il y exprime, bien avant les développements révolutionnaires terroristes, une lucidité prophétique.

La providence selon Joseph de Maistre

La Révolution de France est différente de la Révolution anglaise de 1688. Edmund Burke faisait partie des libéraux anglais qui défendaient le Parlement contre les abus de la monarchie, mais il s’opposait aux libéraux radicaux qui demandaient l’abolition de celle-ci. Si son libéralisme pouvait le ranger dans le camp des défenseurs de la Révolution française, ses Réflexions sont en réalité dirigées contre les libéraux antimonarchiques qu’il accuse de déformer le sens de la tradition libérale anglaise et de la « Glorieuse Révolution » de 1688. En apparence, le régime représentatif de la Constituante française[1] rappelle certes la tradition politique anglaise ; dans son fond, cependant, il légitime l’ordre politique d’une tout autre manière. « La Révolution [de 1688], explique Edmund Burke, a eu pour objet de conserver nos anciennes et incontestables libertés, et cette ancienne constitution, qui est leur seule sauvegarde » (Réflexions sur la Révolution de France). Le philosophe objecte plus précisément deux choses aux libéraux antimonarchiques : ils oublient que le Bill of Rights de 1689 avance que les droits et libertés des sujets sont liés à la monarchie, et ils nient que la Révolution de 1688 rétablit, elle, la continuité de l’histoire anglaise. En dernière instance, Edmund Burke oppose donc les deux révolutions.

La Révolution française selon Michelet

Edmund Burke condamne le paradigme de la Révolution de France

La Révolution de France repose sur des droits illusoires. Pour Edmund Burke, son nœud gordien est le désaccord de la théorie et de la pratique. Les droits invoqués par les révolutionnaires sont bien valables d’un point de vue métaphysique ; en revanche, ils sont faux sur les plans moral et politique. En effet, la tentative de concrétiser la métaphysique en un programme politique aboutit, en pratique, à de multiples contradictions entre le fait et le droit. « Ils [les révolutionnaires] ont préparé sous terre, accuse Edmund Burke, une mine dont l’explosion fera sauter à la fois tous les exemples de l’Antiquité, les usages, les chartes et les actes du Parlement. Ils ont les droits de l’homme » (Réflexions sur la Révolution de France). Ils ont de surcroît été très hypocrites en défendant abstraitement, d’un côté, l’universalité de la propriété, de la liberté et de la sécurité, quand ils les violaient crûment, de l’autre, à travers leurs divers excès. En définitive, ils ont commis, au niveau théorique, un contresens sur la nature : en voulant croire que les hommes sont d’une seule et même essence en tout temps et en tous lieux, ils ont projeté leurs fantasmes sur un univers sans mémoire. Cette dénonciation des droits de l’Homme d’Edmund Burke nourrit, par extension, une méfiance à l’égard de la rationalisation des relations sociales propre à la modernité.

Les droits de l’homme

La Révolution de France ignore la supériorité de l’histoire sur la raison. Edmund Burke défend la richesse de la mémoire du passé contre le projet révolutionnaire de reconstruction consciente de l’ordre social. Dans sa perspective, la tradition et l’histoire nationales recèlent une raison supérieure à celle qui a accouché de l’idéal moderne de liberté. Sa position se fonde plus précisément sur deux principes. Le premier est que l’esprit collectif de l’humanité, qui opère dans l’histoire, vaut mieux que l’esprit du métaphysicien individuel. « Nous avons peur, écrit-il, d’exposer les hommes à ne vivre et à ne commercer ensemble qu’avec leur fonds particulier de raison ; parce que nous soupçonnons que ce capital est faible dans chaque individu, et qu’ils feraient beaucoup mieux tous ensemble de tirer avantage de la banque générale et des fonds publics des nations et des siècles » (Réflexions sur la Révolution de France). Il défend donc la supériorité de l’expérience sociale, rendue possible par la « coopération des esprits », sur le jugement individuel. Caricaturée comme la sagesse des illettrés, elle a pourtant largement contribué, à travers la morale, la liberté et la science politique, au progrès de l’humanité. Le second principe fondateur de sa position est l’existence d’une providence historique, en vertu de laquelle Dieu ferait émerger les institutions favorables à l’humanité. Ainsi, pour Edmund Burke, la véritable nature ne naît pas de la raison individuelle ; elle s’incarne dans le patrimoine politique et social.

La raison dans l’Histoire selon Hegel

[1] L’Assemblée constituante du 17 juin 1789 est la première assemblée constituante française, instituée par des députés des états généraux d’eux-mêmes.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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