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La mémoire selon Alain

Sur la mémoire Alain

La mémoire n’est pas une fonction mécanique. Alain pose dans Sur la mémoire que les prétendus caprices de la mémoire résultent en fait de la défectuosité de la pensée de l’individu. Il conçoit la mémoire comme la condition de possibilité de l’activité humaine et de la pensée, autrement dit de la vie, qui fait tenir tous les actes passés dans le présent.

La mémoire selon saint Augustin sur un post-it 

La mémoire repose sur la conservation et l’évocation. Comparant un mathématicien et un profane qui lisent le même traité de géométrie, Alain explique que seul le premier retient parce qu’il saisit la structure de présentation des éléments du traité, qui est un ordre vrai. Il faut dès lors comprendre pour se souvenir, ce qui signifie que la mémoire suppose la raison. Plus précisément, la compréhension du mathématicien s’appuie sur des vérités antérieures dont il a le souvenir ; il mémorise donc en reconnaissant les idées vraies auxquelles se rattache le traité de géométrie et en y revenant. Par conséquent, la conservation dans la mémoire dépendrait de l’immuabilité de la vérité. « Dire que la pensée affirme le vrai, c’est dire par là même qu’elle conserve, avance Alain ; et, comme la destruction est la loi des choses, de même la conservation est la loi de la pensée » (Sur la mémoire). Quant à l’évocation des souvenirs, c’est-à-dire la prise de conscience d’une pensée conservée auparavant à l’insu du sujet, elle obéit à plusieurs lois. Tout d’abord, l’idée d’une quantité évoque forcément des contenus, des contenants, ou des choses égales en grandeur. Ensuite, l’idée d’une qualité évoque des qualités semblables ou contrastantes. Alain en conclut que toute nouvelle idée est toujours une composition des idées antérieures.

Les idées platoniciennes

Alain montre l’implication de la mémoire dans le temps et l’identité

La mémoire est liée au temps. La réflexion d’Alain sur la conservation et l’évocation des souvenirs montre la dépendance absolue du présent par rapport au passé. Cependant, l’ordre de l’évocation ne reproduit pas forcément celui de la perception ; c’est pourquoi la vérité de l’évocation est dépendante du temps qui, en tant qu’enchaînement nécessaire d’images, constitue l’idée d’un ordre vrai, rationnellement construit. « L’ordre du temps, écrit Alain, est essentiellement constitué par le souvenir de nos actes et de leur réalisation ; ainsi nous ne retrouvons dans nos souvenirs que l’ordre que nous y avons mis en les vivant : le temps naturel n’existe que pour un être qui veut » (Sur la mémoire). Ordre de classement des souvenirs, le temps traduit donc les préférences réfléchies du sujet, ce en quoi il présuppose la vie supérieure de l’esprit et l’exercice de la volonté. Le temps est également inséparable du mouvement dans la mesure où il présuppose, dans l’immobilité du sujet, la continuation d’autres mouvements. Il existe donc un lien intime entre le temps et l’espace : le premier est l’ordre de dépendance des idées, le second celui des choses. Ce lien intime fait concevoir le temps (objectif) comme un effet du changement, mais le temps subjectif représente l’éternité de ce qui est clairement conçu. Alain affirme que le temps objectif, forme de l’existence, n’est qu’un symbole du temps subjectif, forme de la pensée, qui existe en et pour le sujet.

Le temps selon Bergson

La mémoire rend possible l’identité. Alain parvient à cette relation à partir du lien entre le temps et l’identité. En effet, affirmer le moi est affirmer sa durée, qui présuppose l’importance du passé ; c’est également affirmer la permanence d’un substrat sous le changement perpétuel. Cette vérité de l’identité, le moi objectif, peut être définie comme le système cohérent – ce qui n’est pas relié est rejeté comme faux – permanent et immuable des souvenirs, une unité intelligible inséparable de la durée. Elle échappe généralement à la conscience et à la réflexion, car le sujet se représente lui-même de la même manière qu’il se représente ses semblables, par l’intermédiaire du corps, qui est bien plus facile à identifier que le système des souvenirs. « Nous nous représentons la suite de nos souvenirs, écrit Alain, comme nous ferions la biographie d’un personnage quelconque. Seulement ce personnage porte le nom par lequel on nous désigne, le nom auquel nous répondons » (Sur la mémoire). Cette conception explique les troubles de la personnalité par ce qui perturbe la cohérence des souvenirs (par exemple, les maladies graves, les altérations du corps, ou les rêves). L’identité est fragile à cause de sa complexité et du fantasme de l’âme détachée du corps. Liant la mémoire tant au corps qu’à l’esprit, Alain oppose la théorie du physiologiste, où la mémoire est une propriété de la cellule vivante qui permet l’adaptation, à celle du philosophe, entièrement focalisée sur la pensée.

Le refoulement selon Freud

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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