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Le philosophe roi de Platon

Le philosophe roi de Platon

Le philosophe roi est le dirigeant de l’État idéal. Platon affirme dans La République – par la voix de Socrate – que la société ne peut pas atteindre l’harmonie tant que la puissance politique et la philosophie sont séparées. La réunion se produira soit par la prise de pouvoir des philosophes (à la faveur de circonstances exceptionnelles), soit par le développement de l’amour de la philosophie chez les gouvernants.

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Le philosophe roi est le produit d’une éducation. Platon imagine en effet que son État idéal crée lui-même sa propre élite dirigeante. D’un côté, cette élite est « démocratique » dans la mesure où elle émerge d’un processus de sélection méritocratique. On identifie les enfants qui ont des aptitudes naturelles pour la philosophie ; on les prépare aux plus hautes responsabilités et on mesure leurs progrès. « Nous établirons, écrit Platon, chef et gardien de l’État celui qui, dans l’enfance, dans la jeunesse, dans l’âge viril, aura passé par toutes ces épreuves et en sera sorti pur » (La République). Dans le détail, le parcours éducatif pour devenir philosophe roi comporte six phases : les enfants étudient d’abord les sciences ; adolescents, ils se mettent à la gymnastique ; ils reprennent la science de 20 à 30 ans ; ils se consacrent à la dialectique jusqu’à 35 ans ; ils exercent des fonctions sociales (militaires notamment) jusqu’à 50 ans, âge auquel les plus aptes accèdent au pouvoir. Malgré ce processus électif, l’élite dirigeante imaginée par Platon a aussi un versant aristocratique. Le philosophe affirme que « l’éducation commence avant la naissance »[1] : l’eugénisme est le moyen d’élever la valeur intellectuelle et morale des futures générations de dirigeants. Pour ce faire, l’État doit favoriser les rapports entre les citoyens dont les aptitudes leur permettent de prétendre au statut de philosophe roi.

L’État selon Hegel

Le philosophe roi de Platon est responsable de la société

Le philosophe roi est animé par une éthique supérieure. Pour Platon, cette éthique est d’abord le fruit de l’étude de la philosophie. Au cours de leur parcours éducatif, les futurs dirigeants ont reçu une initiation comparable à celle décrite dans l’allégorie de la caverne. Ils ont appris à contempler les Idées, tout particulièrement l’Idée du Bien : « […] après avoir contemplé l’essence du bien, ils s’en serviront désormais comme d’un modèle pour gouverner chacun à leur tour et l’État et les particuliers et leur propre personne, s’occupant presque toujours de l’étude de la philosophie, mais se chargeant, quand leur tour arrivera, du fardeau de l’autorité et de l’administration des affaires dans la seule vue du bien public, et moins comme un honneur que comme un devoir indispensable » (La République). L’étude de la philosophie n’étant pas une garantie absolue, Platon précise que l’éthique d’un potentiel philosophe roi est mise à l’épreuve tout au long de son éducation. Les formateurs évaluent en particulier son dévouement à l’État et sa capacité de résistance face à l’adversité et aux diverses séductions qui corrompent l’homme ordinaire. L’éthique d’un futur philosophe roi est encore préservée par son mode de vie communiste : les gardiens ne connaissent pas la propriété privée ; ils partagent les repas, le sommeil, les partenaires sexuels, et les enfants. Platon escompte que ce mode de vie les maintiendra dans leur fonction de protecteurs bienveillants de la société, dévoués au bonheur de l’ensemble.

Le désir selon Platon

Le philosophe roi est le garant de l’ordre social. Platon considère que l’éthique de l’élite dirigeante est un enjeu crucial parce qu’elle conditionne l’harmonie de l’État. De même que la corruption des chefs contamine le corps social, leur vertu s’y diffuse et assure la prospérité collective. « Si donc nous formons de vrais gardiens de l’État, pose Platon, que ce soient des gardiens incapables d’en compromettre la sûreté » (La République). La mission de préservation de l’ordre social du philosophe roi consiste principalement en de la prévention. Il s’agit d’empêcher la corruption des mœurs, c’est-à-dire de l’âme des citoyens. Cela commence très tôt : il faut par exemple veiller à ce que les jeux des enfants n’éveillent pas en eux des manières de penser ou d’agir contraires à l’intérêt de la collectivité, tels l’irrespect des adultes ou l’extravagance dans l’habillement. Aux yeux de Platon, la préservation de l’ordre social demande un effort de propagande. Le philosophe roi purgera ainsi les récits mythologiques de tous les passages qui remettent en cause l’autorité et sont susceptibles de nuire à la cohésion de la société ; il remaniera les personnages qui sont des modèles d’intempérance ou de marginalité afin de les rendre dignes d’imitation. La stabilité de l’État repose plus fondamentalement sur une stabilité culturelle. Par exemple, l’élite dirigeante protégera la tradition en prohibant l’innovation dans la gymnastique et la musique. Platon imagine donc que le philosophe roi protège l’ordre social en empêchant la corruption des mœurs.

La propagande selon Orwell


[1] Les Lois.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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