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La liberté selon Rousseau

liberté Rousseau

La liberté a d’abord pour Rousseau une dimension biographique. Il raconte dans ses Confessions comment il a éprouvé l’idée de liberté très concrètement : autodidacte ayant fui sa ville natale (Genève) à pied à dix-sept ans, il a multiplié les « petits boulots” au gré des rencontres et de ses envies. Il était également un adepte de la marche, des voyages et de l’errance, qu’il vivait aussi comme des formes de liberté.

La liberté selon Sartre

La liberté a pour Rousseau une dimension métaphysique. Le libre arbitre est conçu une donnée immédiate de la conscience. L’homme s’éprouve spontanément comme libre de ses actions et responsable de ses choix, et il l’est d’autant plus qu’il possède en lui la capacité d’évoluer, la perfectibilité. Rousseau le compare ainsi à l’animal : « […] il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation : c’est la faculté de se perfectionner ; faculté qui, à l’aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l’espèce que dans l’individu, au lieu qu’un animal est, au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu’elle était la première année de ces mille ans » (Discours sur l’origine de l’inégalité). Ainsi, contrairement à l’animal, l’homme naît indéterminé, car il est le produit d’une histoire, et non pas l’effet de la nature. Il est au contraire l’être dont la nature est de transformer la nature en lui (par l’éducation) et hors de lui (par le travail). La perfectibilité fonde donc la liberté métaphysique dans la mesure où elle rend l’homme libre de s’inventer et de progresser, ce dont découle le progrès de la civilisation.

Le mythe du bon sauvage de Rousseau

La liberté est pour Rousseau un concept moral et politique

La liberté a ensuite pour Rousseau une dimension morale. Dans cette perspective, l’individu qui se veut libre ne doit jamais dépendre d’un autre homme. Vouloir être un objet, c’est-à-dire un esclave, est moralement impossible : « Renoncer à sa liberté, écrit Rousseau, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité et même à ses devoirs. Il n’y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l’homme… » (Du contrat social). En effet, une telle soumission ne se résume pas à abdiquer ses droits, elle signifie aussi renoncer à ses devoirs, ce qui est une destruction de l’être moral. Cette conception radicale implique que nul ne peut vouloir véritablement se soumettre sans abdiquer jusqu’à sa qualité d’homme. Rousseau était un admirateur de Caton d’Utique (mort en – 46), une figure stoïcienne de la République romaine, qui s’est suicidé pour l’idée de liberté républicaine : il a préféré la mort plutôt que la servitude en tant que prisonnier de César, dont la marine fonçait sur Utique. À son exemple, le philosophe chérissait une certaine indépendance morale : il voulait ne rien devoir à personne, ce qui se retrouve dans son caractère autodidacte et explique également son rapport difficile à la philosophie.

L’inégalité selon Rousseau

La liberté a enfin pour Rousseau une dimension politique. D’une part, elle requiert de ne pas dépendre d’un autre homme dans la cité (un maître), mais d’une loi que l’individu s’est donnée à lui-même. « Il n’y a donc point de liberté sans Lois, affirme Rousseau, ni où quelqu’un est au-dessus des Lois » (Du contrat social). La loi permet à l’homme de retrouver une liberté proche de celle de l’état de nature, dans la mesure où il n’est soumis à personne sinon à lui-même, à ses besoins (à l’état de nature) ou à ses désirs (à l’état social). Il est aussi nécessaire, d’autre part, de participer à la souveraineté, c’est-à-dire au pouvoir législatif. Conséquemment, plus le citoyen participe à l’approbation de la loi, plus il est libre. En termes pratiques, cette conception implique toutefois que plus l’État est grand, moins le citoyen est libre : alors que dans une petite communauté de dix personnes, par exemple, une voix représente 10 % du pouvoir de décision, dans un pays de quarante millions d’électeurs (comme la France), elle ne compte que pour 0,00000002 %. Tel est le paradoxe du vote. Enfin, il ne peut y avoir de liberté (politique) pour Rousseau que dans l’égalité. Dès lors, être libre nécessite, en plus d’être indépendant de tout maître, de ne pas avoir d’esclave.

La volonté générale de Rousseau

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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